L’installation sonore Wandelgang a été réalisée pour la passerelle du Musée d’art des Grisons. En traversant cette passerelle conçue par l’architecte Peter Zumthor, on entend des pas qui vont et viennent, le crissement de pas lents sur le gravier, le pas rapide de chaussures à talons ou encore la déambulation tranquille à travers le musée… Une surprenante présence où le visiteur cherche une invisible personne.
La passerelle devient ainsi un « passage des pas retrouvés » en référence aux fameuses salles des pas perdus. Les pas se rencontrent, se croisent, se transforment et se mélangent. Des pas perdus réapparaissent. Souvenirs…
La technique repose sur un haut-parleur à ultrasons qui a la particularité d’être très directif : les sons diffusés ne sont pas perçus comme étant issus du haut parleur, mais ils sont localisés sur le sol de la passerelle. Avec l’aide d’un petit moteur, le haut-parleur oscille dans la direction des deux extrémités de la passerelle, de manière à ce que les pas vont et viennent à côté des visiteurs.
Dans le cadre de l’exposition annuelle des artistes grisons 2011, Musée d’art des Grisons, Coire (commissariat Arianna Nussio, Armando Ruinelli, Gaudenz Signorell, Ute Haferburg, Roman Kurzmeyer).
10 déc. 2011 au 22 jan. 2012.
Durée totale : 4’30 »
L’installation a été présentée en 2016 à l’Aspirateur – Lieu d’Art Contemporain de Narbonne, dans le cadre de l’exposition L’artiste est-il un chamane ? (commissariat Laurent Devèze, Julien Cadoret et Jérôme Vaspard).
24 septembre au 26 novembre 2016.
« Le son que déploie l’installation de Corsin Vogel nous rappelle que les fantômes jouent toujours les revenants. Le curieux écho qui résonne en décalé sur nos pas lorsque nous gravissons l’escalier évoque en nous les craintes des maisons hantées, hantées de ces présences qui nous obligent à nous retourner soudainement, persuadés d’avoir été curieusement suivis.
L’art est capable ici de raviver l’imaginaire de l’enfance et de ses peurs qu’on aima tant susciter pour mieux s’enfuir ou en triompher. La sophistication technologique s’efface devant les courses folles, les dévalements imprudents de marches qu’il nous fallait fuir devant une ombre ou un bruit trop suspect pour être raisonnés .
[…] Et si le souffle qui nous poursuit n’était jamais que celui de l’artiste chamane qui nous invite à découvrir comme dit le poète « d’autres terres en vue » ? »
(Laurent Devèze, 2016).